Petits espaces

6 petites terrasses dont s'inspirer pour créer son jardin privé

D’une petite cour à un patio en rooftop, ces propriétaires ont su tirer le meilleur parti de leurs modestes espaces extérieurs.
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Le jardin, très vert, se veut comme une extension de la maison.Photo: Morgan Goldberg

Les petits espaces extérieurs ont mauvaise presse. Quand on dispose d’une arrière-cour bucolique aux belles proportions, difficile de se tromper en créant une terrasse à la maison ; créer son havre de paix idéal s’avère plus délicat quand l’espace est plus humble… Pour autant, aucune raison de se sentir bridé par un espace plus étriqué. Au contraire, contraintes peuvent amplifier la créativité.

« Nous voulions créer une boîte noire à l’arrière de la maison », explique la styliste Alex White. « Juxtaposée à l’ancien, ça donne quelque chose d’hyper moderne. Maintenant je suis trop contente de rentrer à la maison, d’enlever mes chaussures, de me servir un verre de vin et de mettre un peu de musique. C’est comme quitter la ville. C’est un répit agréable, on rentre et on se détend. » Les chaises viennent du marché Paul Bert à Paris.Photo: Max Burkhalter

Oublier la ville au cœur de Brooklyn

« Après avoir déménagé sept fois en douze ans, acheter une maison en ville était la dernière étape », admet Alex, heureuse propriétaire d’une maison de ville en briques à Brooklyn Heights, rénovée de fond en comble et inondée de lumière. « Nous voulions une maison que nous pourrions marquer de notre empreinte et dans laquelle nous pourrions élever nos deux enfants. » Le couple a donc quitté sa précédente maison, dotée d’une seule salle de bain, pour cet impressionnant triplex à quatre chambres. Pour en arriver là, Alex et son mari Shaheen Fox ont visité un grand nombre de maisons à rénover, avant d’opter pour cette bâtisse de huit mètres de large baignée de soleil dans une petite rue tranquille de New York. L’association qui anime le quartier organise des repas de voisins et des petites fêtes, ce qui a tout de suite plu au couple. « J’ai grandi dans un village, et cette communauté soudée nous a séduits », explique Alex. Tout comme la vaste cour arrière, où leur fils peut jouer au basket. Le jardin, très utilisé, a été aménagé par Lisa Bynon, et c’est le premier projet que le couple a mis en œuvre lors de la rénovation. « Lorsqu’on a acheté, le jardin n’était constitué que de pavés en pierre bleue, d’arbustes envahissants et d’une cabane dans un arbre. On a voulu créer un jardin aux lignes épurées ».

(Heidi Mitchell)

« Placer la table du patio à un angle de 45 degrés a permis de créer un plan de plantation plus libre en apparence », explique le paysagiste Brook Klausing. « Les plantes ont l’air de pousser en toute liberté, alors qu’elles sont en fait stratégiquement disposées, pour bloquer chaque vue gênante et créer les ambiances que nous voulions. »

Un jardin romantique à Cobble Hill

Après s’être lancés dans la rénovation de leur maison dans le quartier de Cobble Hill à Brooklyn, Athena Calderone et son mari, Victor, étaient épuisés et arrivaient au bout de leur budget. Malgré le rare avantage de disposer d’un espace de près de huit mètres de large, leur arrière-cour était « un enchevêtrement de vignes vierges, de mauvaises herbes et d’arbres non entretenus envahis de végétation », explique Athena. « Il avait un gros potentiel inexploité, mais il est resté en l’état pendant deux bonnes années. » Quand la pandémie a mis la ville en pause, Athena, Victor et leur fils Jivan ont décidé d’apprivoiser ce jardin indiscipliné. Pendant une semaine, ils ont tous les trois scié, déraciné des souches d’arbres et arraché de vieux grillages jusqu’à ce qu’il ne reste plus que de la terre battue. « Certes, les mauvaises herbes avaient disparu avec elle la vie végétale aussi », explique Athena. « Il n’y avait plus d’âme, plus de créativité. » Elle s’est alors tournée vers le paysagiste Brook Klausing, qui dirige le studio Brook Landscape. Athena et Brook ont puisé leur inspiration dans une palette méditerranéenne. « Je venais de rentrer d’Espagne et j’ai été inspirée par les jardins méditerranéens, la texture de l’herbe à plumes du Mexique, les oliviers et leurs tons argentés et sauge », explique Athena. Le jardin est recouvert de gravier et entouré d’une clôture en cèdre patiné. Des arbres, des lierres et d’autres plantes ont été placés à des endroits stratégiques pour former des recoins qui entourent deux zones d’assise. « Je voulais que l’espace donne l’impression de se rétrécir, de se déployer, d’être en mouvement », explique Brook, « comme si vous étiez au milieu de quelque chose d’organique, avec des volumes qui montent et qui descendent. » À cet effet, Brook a placé la table à manger et le patio à un angle de 45 degrés au lieu de les placer parallèlement à la palissade. « J’ai été inspiré par l’angle de la terrasse arrière », explique-t-il en faisant référence à la terrasse arrière qui s’étend à partir de l’étage du salon de la maison. « C’était une façon d’intégrer ce langage dans la partie inférieure et de privilégier l’équilibre par rapport à la symétrie. » Une table monolithique en pierre de rivière repose sur un quadrilatère de pierre Dolomite Renaissance. Brook Landscape a sélectionné à la main des pierres agrégées pour les insérer entre les pavés, créant ainsi un plan plus uniforme, et a planté du thym pour ajouter un élégant lit de verdure. Brook et Athena ont aussi collaboré pour concevoir les tabourets en cèdre massif qui encadrent la table, que Brook Landscape a fabriqués en une semaine.

(Jenny Xie)

Le jardin, très vert, se veut comme une extension de la maison.Photo: Morgan Goldberg

Une petite cour zen à Porto

Le studio d’architecture Ding Dong est venu à la rescousse d’une maison de ville des années 1930 abandonnée depuis des décennies à Porto, dans un état de délabrement avancé. Les fondateurs Michael Miranda et Davide Gomes ont été engagés par le nouveau propriétaire pour vider presque entièrement la maison de trois étages et lui rendre son lustre d’antan, tout en apportant une touche XXIe siècle. Le duo de designers a conservé les planchers et l’escalier en pin nordique d’origine, mais a abattu plusieurs murs pour éliminer une série de pièces exiguës et créer un agencement moderne. Ils ont également déplacé la cuisine vers l’avant afin de relier le salon, la salle à manger et les espaces du patio pour créer une zone de réception généreuse à l’arrière. Au-delà des portes coulissantes en verre, une cour verdoyante constitue un précieux petit bout de nature au cœur de la ville : un néflier du Japon feuillu apporte une ombre bienvenue sur les pavés en briques de clinker, tandis que du lierre grimpe le long des murs en granit. « On a l’impression d’être dans un cocon : c’est un espace très privé, très intime », explique Michael. « Nous avons même une sorte de petit bassin où l’eau coule en permanence. C’est très relaxant. »

(Morgan Goldberg)

Harry Josh a incorporé de la verdure pour injecter de la vie à sa terrasse.Photo: Meghan Marin

Une terrasse de rêve à New York

Quand Harry Josh n’arrange pas les chevelures de Gisele Bündchen ou de Cindy Crawford, il reçoit généralement des amis dans son appartement de West Village. Bâtir un espace chaleureux et accueillant pour recevoir ses amis était l’objectif principal de la rénovation complète de sa maison du début du XIXe siècle, entièrement reconfigurée pour faciliter les dîner conviviaux ou les soirées passées entre amis. « J’ai une vie sociale très riche », confie Harry. « Je reçois constamment, j’organise souvent des dîners. » Il était donc essentiel d’avoir de nombreux espaces de vie commune, les chambres pouvaient être reléguées au second plan. Au dernier étage, Harry a remplacé l’imposante chambre principale par une salle de télévision confortable, prête à accueillir les soirées cinéma et les marathons Netflix. Au-delà des portes-fenêtres noires se trouve la pièce de résistance, la raison même pour laquelle Harry a acheté cette maison : le patio. « Je lorgnais cette propriété en particulier parce que j’avais toujours voulu un espace extérieur », explique-t-il. « Je vivais déjà dans l’appartement de mes rêves. Il était parfait, mais il ne lui manquait qu’une chose : une vaste terrasse baignée de soleil. Lorsque celle-ci s’est libérée, j’ai sauté sur l’occasion. » Aujourd’hui, Harry dispose du rooftop qu’il avait toujours imaginé, avec un barbecue, un potager, une table pour dîner en plein air et un canapé-lit résistant aux intempéries.

(Morgan Goldberg)

La famille adore passer du temps dans son extérieur verdoyant, à tel point qu’elle le fait entrer avec elle pour donner à son intérieur un peu de cette même magie naturelle. « J’ai toujours été attirée par les plantes et les fleurs, c’est pourquoi notre maison en est remplie », explique Stephanie Wenk.Photo: Ruy Teixeira

Un paradis à ciel ouvert à São Paulo

Lorsque Stephanie Wenk et João Paulo Siqueira Lopes ont vu pour la première fois la maison où ils allaient élever leur fils, Felix, elle était belle mais un peu austère. « L’ancien propriétaire était architecte et ses goûts étaient très différents des nôtres », se souvient Stephanie. « Tout était blanc, avec beaucoup de meubles scandinaves et brésiliens. » Directrice de la création de Sauer, une société de joaillerie brésilienne réputée pour ses pierres précieuses audacieuses et ses matériaux issus du développement durable, Stephanie a le goût du détail. Elle voit comment la forme, la finition ou même l’emplacement d’un objet – la teinte d’une perle, la taille d’une améthyste scintillante – peuvent faire toute la différence pour créer un réel effet. João, lui-même conseiller artistique, n’est pas en reste. « Nous le considérons comme le cœur de notre maison », explique Stephanie à propos du jardin. « Tout doit se passer autour de lui pour le mettre en valeur. » João adore cuisiner, et ils peuvent accueillir douze convives pour ces « déjeuners interminables » qu’ils aiment tant.

(Kelly Dawson)

Le mélange éclectique de mobilier est le fruit du goût prononcé de Trish pour le vintage.Photo: Chia Chong

Un jardin secret et éclectique à Savannah

Lorsque Trish Andersen, artiste, et son mari, le peintre et sculpteur Michael Porten, ont emménagé dans leur maison il y a quatre ans, l’endroit était déjà imprégné d’une bonne énergie. Cet édifice de Savannah (Géorgie), d’une superficie de 220 mètres carrés, abritait auparavant des ateliers d’artistes, des couches de peinture recouvraient les sols, les murs s’effritaient, mais elle avait un charme fou. « Ça n’a jamais été une maison à proprement parler, ce qui est assez magique », explique Trish. « Notre propriétaire, Marcus, est lui aussi artiste et il nous a dit : “Faites ce que vous voulez”. On s'est déchaînés ! » Le couple a trouvé la maison alors que Trish vivait encore à Brooklyn et Michael à Savannah, la ville où ils ont tous deux fait leurs études d’art. Trish envisageait de quitter définitivement New York, mais elle avait besoin d’un endroit où travailler lorsqu’elle était en ville. « La maison était l’endroit idéal. J’ai installé mon studio au rez-de-chaussée, puis nous avons entrepris de faire de l’étage notre premier appartement ensemble. » Chaque espace s’étendant sur 110 mètres carrés, ils avaient tout l’espace nécessaire pour travailler et vivre. L’arrière-cour a des allures de jungle. « Comme nous n’avons pas de salle à manger à l’étage, nous recevons à l’extérieur – les moustiques s’invitent aussi. C’est un environnement en constante évolution », explique Trish.

(Zoë Sessums)